La sérialisation : nouveau bilan d’étape
Stéphane Roux et Nathalie Croisé
La France est très en retard sur le déploiement opérationnel de la sérialisation.
Nous sommes le dernier pays européen dans l’application de cette directive, alors même que nous sommes le pays recensant le plus de médicaments prescrits.
En résumé
La crise sanitaire du Covid n’a rien arrangé à la situation, elle a même stoppé les actions engagées au démarrage du service. Il est temps donc de dresser un nouveau bilan. Aujourd’hui, tous les acteurs de la sérialisation, le Ministère de la Santé en premier lieu, France MVO, qui assure la gouvernance de la sérialisation en France, le CNOP qui propose un connecteur qui permet de se connecter au service de sérialisation, et les éditeurs certifiés comme Smart Rx sont mobilisés pour relancer les actions de déploiement.
A ce jour, très peu de pharmacies ont activé le service, et Smart Rx est, à date, le premier éditeur à fournir ce module opérationnel. Les retours des pharmaciens sont très positifs. Pour rappel, la sérialisation ne concerne que les médicaments à Prescription Médicale Obligatoire, PMO et l’Oméprazole. Il faut rappeler aussi que pendant la phase de démarrage, les alertes éventuelles ne sont pas bloquantes.
Par ailleurs, la base française gérée par France MVO est aujourd’hui opérationnelle avec plus de 14000 références de médicaments créés, ce qui en fait la première base de données européenne.
Cela représenterait plus de 1 milliard 650 millions de boites à flasher par an en France en pharmacie. A ce jour, le taux d’anomalie est d’environ 1%, soit potentiellement 3 boîtes en anomalie à traiter par jour et par pharmacie. L’objectif est d’atteindre moins de 0,1%, soit 1 à 2 alertes par semaine et par pharmacie.
Pour une connexion au service sérialisation, le pharmacien devra au préalable obtenir ses identifiants auprès du CNOP. Ensuite, le pharmacien devra s’assurer que son logiciel est bien certifié auprès du CNOP et de France MVO. C’est le cas de Smart Rx.
Si France n’arrive pas à déployer largement ce service, des contrôles et des pénalités pourraient être appliquées. Il y a donc urgence à accélérer ce démarrage.